| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Tragic irony [R.] Lun 20 Sep 2010 - 19:44 | |
| Cigarette vissée entre ses lèvres, lunettes de soleil sur le nez, radio à fond, Darcy n’hésitait pas à pousser à fond l’armée de chevaux qui sévissait sous le moteur de sa grosse cylindrée. Une petite frappe la siffla alors qu’elle abaissa la capote, avant de cracher dans sa direction et de l’insulter après que la jeune femme lui eut gentiment présenté son majeur droit. Peu de caïds passaient véritablement à l’acte dans cette ville, c’était beaucoup de petits gribouillis sur les murs et de fumette légère ; il faut une certaine trempe pour véritablement commettre un crime. Quand on est sain d’esprit s’entend. Bref, lorsque l’on a grandi dans le ghetto de Verona Beach et que l’on a passé quelques mois dans la rue à dormir dans un carton, il n’y a plus grand-chose qui puisse vous impressionner dans la nature humaine. Et certainement pas un jeune homme en mal de virilité dont l’Œdipe n’était pas réglé.
Darcy fit faire à son volant un tour de cent quatre-vingt degrés sur la droite (le modèle qu’elle conduisait datait de 1954, il n’y avait pas vraiment la direction assistée à ce moment-là) et la voiture s’engouffra sur la route qui bordait la plage de Verona Beach. Elle appuya un peu plus sur l’accélérateur et elle sentit le moteur vrombir sous elle. La Ford étincelante prit un peu plus de vitesse.
Il y avait des avantages certains à bosser pour un riche. Certes, Twick devait souvent travailler tard et faire des trucs impossibles du genre enlever la mousse des cafés (« Si t’aimes pas la mousse, pourquoi tu prends un capuccino ? » pensait-elle souvent) ou demander à l’hôtel de changer les draps pour qu’ils soient en soie italienne et pas japonaise mais à côté de ça, comme une sangsue, elle pouvait profiter des mêmes privilèges que ces riches de Montague. Elle n’avait qu’à donner le nom de son émissaire et toutes les portes lui étaient ouvertes. Aujourd’hui, coup de bol, monsieur était quelque part avec une sombre inconnue et avait confié sa voiture à sa fidèle assistante. Elle était censée venir la lui déposer à un point de rendez-vous plus tard dans la soirée. Il savait que Darcy était digne de confiance. Il l’avait ramassée dans la rue. Un chauffeur était déjà trop… impliqué. Darcy Twickenham se foutait royalement de tout tant qu’elle pouvait jouer à Greta Garbo. Ou du moins le croyait-il mais ce jour-là, c’était vrai.
En parlant de Greta Garbo, cette chanson était mortelle. Darcy se pencha en avant pour monter le niveau de l’autoradio mais quand elle releva la tête, quelqu’un était en train de traverser, avec apparemment suffisamment en tête pour ne pas entendre le bolide écarlate qui fonçait dans sa direction. C’est avec ses deux pieds sur les freins que la jeune femme immobilisa, non sans une belle trace de gomme sur le bitume, le bébé de son patron.
« Putain de bordel de merde ! »
Elle jaillit de la voiture, laissant la portière ouverte, sa cigarette à terre, la radio allumée. « Enculé de sa race !! » Elle se rua vers l’avant de la voiture et se pencha vers le capot, le pare choc, les phares, pour vérifier qu’il n’y avait aucun dégâts.
« Mais vous êtes complètement halluciné ou quoi ? » hurla-t-elle à l’attention de la personne qui dans le fond était la quasi-victime de cet accident fictif, mais l’on pouvait dire qu’elle ne voyait pas les choses de cette façon-là. Ne serait-ce qu’un petit éclat sur la peinture qu’elle était licenciée et envoyée au Panama sans papiers. Mais c’est en portant son attention sur le jeune homme pour lui passer un savon qu’elle réalisa qu’il s’agissait de Roméo. Elle avait failli écraser Roméo avec la voiture de son père. Parlez d’une heureuse coïncidence.
« Putain de merde... »
(j'ai pensé, tant qu'il n'est pas là, que Darcy pouvait être l'assistante de Wilton. Le jour où il s'inscrira on révisera peut-être ça mais tant pis, qui vivra verra ! Et aussi, désolée, mais je suis du genre à poster court ) |
| | | Romeo Montague ADMIN | i'm a Fortune's fool. ❀ Posts : 544 ❀ Date d'inscription sur LG : 06/06/2010
❀ Prénom/Pseudo : Nepenthès
❀ Crédits : antonella78. ❀ Mood : sous le coup de la foudre.
PASSEPORT Age du personnage: 20 ans. Relations:
| Sujet: Re: Tragic irony [R.] Sam 25 Sep 2010 - 21:20 | |
| [Y a pas de souci pour Wilton. T'inquiète, je fais light aussi ... enfin j'essaie ]Il avait ouvert les yeux et immédiatement il avait compris son erreur. Un soupir avait passé ses lèvres au moment même où un grognement guttural avait résonné de sa gorge et qu’une enclume était venue s’écraser sur sa tête, l’enfonçant dans l’oreille quelque peu odorant. Un parfum clair et puissant de lavande et de rose avait chatouillé son nez. Il était hors de question de rouvrir les yeux que le soleil matinal avait agressé à l’instant même où ils avaient papillonné. Son esprit embrumé des vapeurs nocturnes tenta de retrouver le fil et d’analyser la situation. La seule chose dont il était sûr pour l’instant était qu’il n’était pas dans son propre lit. Il n’y avait pas un tel parfum dans ses draps et ceux-ci étaient davantage doux et satiné pour que le contact rêche que sa peau nue sentait soit en adéquation. Autre indice : il ne dormait pas nu sans une raison légitime. Après quelques instants où il tenta de ramener ses trop nombreux esprits dans son corps, il se força à remuer et à se confronter avec la jeune femme dont il avait déjà oublié tant le nom que le visage et avec qui il avait partagé davantage. Il soupira d’aisance en découvrant une place vide et froide à ses côtés. Il n’était pas d’humeur à une discussion inutile et superflue où les attentes de l’un ne rejoindraient pas ceux de l’autre. Il enfila au moins son caleçon et son jean avant de se saisir de sa chemise et d’errer dans l’appartement. Celui-ci était agréable et décoré avec goût. Les éléments de la décoration, les meubles et la vaisselle étaient bien évidemment bon marché mais de qualité suffisante. La fille devait gagner sa vie. Peut être pas des mille et des mille, mais suffisamment pour pouvoir choisir sa décoration en adéquation et s’offrir des divertissements comme un cinéma ou un restaurant hebdomadairement. Il n’avait peut être jamais mis les pieds à la faculté mais il avait le nez pour deviner la situation économique de ses interlocuteurs au premier coup d’œil. En parlant de faculté, il constata qu’il était sensé avoir cours à cette heure précise. Cela ne sembla pas l’émouvoir plus que ça tandis qu’il attrapa une brioche qui traînait dans son emballage avec quelques autres. Cela ne valait pas les petits déjeuners de la villa ou même d’Europe mais il s’en contenterait. Il n’avait franchement pas envie d’aller affronter ses parents qui ne manqueraient pas de l’interroger sur ses études ou sa soirée d’hier. Il jeta un dernier et furtif coup d’œil à l’appartement avant de remarquer le petit mot sur le frigo écris vraisemblablement à son attention et lui demandant de déposer la clé dans la boîte aux lettres. Ce qu’il fit sagement avant de mettre finalement le nez dehors. Immédiatement, les embruns marins vinrent lui chatouiller les narines en même temps que le bruit sourd et proche des vagues qui venaient mordre la plage juste à quelques mètres de l’immeuble. Voilà donc où il avait atterri. Pas trop mal. Alors pourquoi son cœur ne décollait pas ? Oui, il avait passé un très bon moment avec cette demoiselle. Du moins, il l’imaginait. Cependant, il avait un vague à l’âme et les yeux dans le vague, comme enfermé dans une autre galaxie. Mercutio, s’il était présent, lui assurerait que c’était en raison de la descente de la drogue d’hier. Janell mettrait sa main au feu en lui adressant un regard lourd de reproche que la faute revenait à sa trop grande consommation alcoolique. Quant à Benvolio, il ne manquerait pas de lui faire remarquer qu’il avait passé la soirée d’hier à chercher du regard la jolie Rosaline. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua que trop tard le bolide qui fonçait droit sur lui. Heureusement pour lui, le conducteur réfléchit à sa place et s’arrêta à quelques centimètres du jeune homme sans que ce dernier ne réagisse ou ne ressente la moindre terreur somme toute légitime dans de telles circonstances. Cette fois-ci, il attribua sa réaction à ce que lui aurait reprochait la petite amie de son cousin. Son cœur démontra une certaine accélération lorsqu’il reconnut la voiture de son paternel. Il ne put s’empêcher de grimacer. Il était vraiment la dernière personne qu’il avait envie de rencontrer et à qui il voulait donner des explications. Et il connaissait suffisamment son père pour savoir que ce dernier ne manquerait pas de lui en demander. A nouveau le soulagement envahit tout son être en observant une furie sortir de la voiture en l’invectivant et inspectant la voiture avant de se sentir soudain stupide devant l’hériter Montague. Un large sourire s’étira sur son visage tandis qu’il observait la silhouette fine de la demoiselle. « C’était donc ça ton séjour en Californie, papa ? » Il pencha la tête de côté et fit une moue observatrice avant de poser son regard pétillant de malice malgré la lourde barre de fer qui semblait vriller son crâne. « Tu me donneras le nom de ton chirurgien. J’ai quelques connaissances que ça pourrait intéresser. » Il tapa sur la poche de sa chemise blanche pour récupérer son paquet de cigarettes qui avait pris une sévère claque la veille et en enfourna une dans sa bouche avant de chercher après son briquet. Bordel, il passait son temps à le perdre. « T’as pas du feu ? » interrogea-t-il la demoiselle. |
| | | |
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
Ouvert depuis le 11.09.10 © Désign par Nepenthès Rendu optimal du design : 700*400. Page d'accueil par Maëva QEEL par Ketsia et CSS par Maëva et Pancakes. CSS optimisé pour Mozilla Firefox. | Aucun plagiat, aucune inspiration ou reproduction totale/partielle du forum ne seras autorisé, nous serons très strict sur cela et nous n'accepterons aucune exception. | |
| |