❀ Posts : 544 ❀ Date d'inscription sur LG : 06/06/2010
❀ Prénom/Pseudo : Nepenthès
❀ Crédits : antonella78. ❀ Mood : sous le coup de la foudre.
PASSEPORT Age du personnage: 20 ans. Relations:
Sujet: Stupid, happy and numb. [r.] Sam 2 Oct 2010 - 16:07
« I feel just like a local god when I'm with the boys. »
Quel était le but de l’amour ? Devait-il causer les plus grands tourments et entraîner ses cibles vers le fond ? Le Cupidon que l’on représentait si souvent comme un délicat enfant joufflu aux ailes blanches et légères ne pouvait-il en fait n’être qu’un démoniaque tortionnaire ? Ses flèches de l’amour ne pouvaient-elles être que la représentation des tourments que seul l’enfer pouvait selon les écritures produire ? L’amour se devait-il d’être si cruel afin de se rendre compte de la plus haute importance que de nobles sentiments pouvaient revêtir et la déférence qui devait donc lui être accordé ? Romeo avait bien souvent eu le cœur aveuglé et figé par quelque beauté dont ses yeux bleus avaient pu croiser. Souvent, son esprit s’était épris d’inconnues qui venaient le hanter jusque dans le plus profond de ses nuits. Et les plus belles femmes de Verona Beach avaient su constituer quelque obsession à son encontre dont il ne parvenait jamais à se dépêtrer totalement. Cela n’avait cependant jamais empêché de danser et de s’amuser. Il avait souvent eu le cœur lourd lorsque la demoiselle, par caprice et dans l’esprit mutin de garder plus longtemps à ses côtés. Cela n’avait jamais duré. Soit la jeune femme finissait par céder et tout se terminait pour le mieux. Soit, elle continuait de refuser les avances de Romeo et ce dernier s’émouvait d’un autre cœur tendre près duquel il pouvait panser son cœur blessé. Mais ce soir, cette nuit, il avait le cœur le plus lourd possible. Il n’avait trouvé aucun réconfort auprès de somptueuses demoiselles. Son esprit n’avait su ne s’émouvoir d’aucune demoiselle qui aurait pu éclipser le doux visage de Rosaline.
A cet instant précis, il se trouvait allonger dans le lieu dit bosquet de sycomores. Son corps reposant contre le froid de la pierre de cet ancien théâtre détruit depuis longtemps, il entendait d’une oreille distraite son cousin discutait joyeusement avec d’autres hommes de main et s’extasiait à l’avance de la soirée qu’ils allaient tous passer chez ces diables de Capulet. Mais à l’image de son costume, Romeo avait comme un poids et un mauvais pressentiment sur les épaules. Son cœur était aussi lourd que la maille de fer qu’il avait revêtu. Il n’avait pas le cœur aussi léger que ses compagnons et ne présageait quelques malheurs à l’issue de cette soirée. Le regard plongé dans les étoiles qui s’allumaient progressivement sur le ciel nocturne de Verona Beach, il porta à ses lèvres sa cigarette et en prit une profonde bouffée. Quoi qu’il puisse être écrit dans les étoiles, et c’est ce que l’on murmurait partout, il ne savait pas les déchiffrer.
Un crissement de pneu et une musique un peu trop forte le sortit de sa rêverie. Il se redressa, les sourcils froncés, avant de déposer un regard intrigué sur le nouvel arrivant qui osait importuner les hommes Montague. Immédiatement, un sourire naquit sur ses lèvres minces et il se redressa légèrement, observant son meilleur ami débarqué dans les lieux. Il était clairement le seul, avec Benvolio, à pouvoir redonner un peu de légèreté à l’héritier des Montagues lorsqu’il avait le cœur lourd comme en cet instant précis. S’asseyant, il laissa ses jambes pendre dans l’air, au bord de la scène et reposa sa tête contre l’une des colonnes qui avait soutenu le plafond, il y a de cela des années. La soirée pouvait commencer.
Benvolio Montague
❀ Posts : 145 ❀ Date d'inscription sur LG : 11/09/2010
PASSEPORT Age du personnage: bientôt 23 ans Relations:
Sujet: Re: Stupid, happy and numb. [r.] Jeu 14 Oct 2010 - 18:04
« Cette soirée va être géniale. Ça va faire quoi, la deuxième ou troisième année que vous deux vous y allez? » Benvolio regarda le jeune homme devant lui avec un petit sourire en coin. Robert était nouveau en ville, et avait été assez chanceux pour être recruter et se lier d'amitié avec les hommes de main des héritiers Montague. Donc par ce fait même de rentrer en contact avec ces deux-là. Benvolio aimait bien le jeune homme, qui devait avoir le même âge que son cousin. Mais à l'instar de son cousin, il avait l'air beaucoup plus joyeux. Depuis quelques jours, Romeo n'avait pas l'air dans son assiette. Ben avait bien tenté de lui faire cracher le morceau, mais il se doutait bien que même si Romeo ne voulait rien lui dire, cela avait un rapport très clair avec la jolie Rosaline Capulet. Rien n'y faisait. Benvolio avait tenté de la lui sortir de la tête, de la lui rentrer dans la tête, d'essayer de lui faire comprendre que peut-être ce n'était pas la meilleure femme pour lui (et que peut-être il devait essayer de ne plus s'approcher des Capulet pour l'avenir des deux familles) mais rien y faisait. La tête de Romeo était toujours remplie d'image de la jeune Capulet.
Alors Benvolio s'y était fait, et ne tentait plus de le dissuader. Il l'encourageait. Peut-être que si elle se refusait à lui une ultime fois, il lâcherait prise. Ou bien il y serait encore plus accro. Benvolio soupçonnait l'amour de Romeo d'être de plus en plus fort car Rosaline refusait de plus en plus. Ce comportement de chasseur lui fit se souvenir de quelqu'un en particulier, qu'il se força d'oublier dans les secondes qui suivirent. Il se frotta la joue inconsciemment, ressentant par moment la douleur.
« Ça va faire la troisième année je crois bien. » « Et comment c'est, chez les Capulet? » Benvolio retira le joint de sa bouche en riant. « Mieux que chez les Montague. » Les garçons devant lui le regardèrent, incrédules. Il le va un sourcil. « Ils sont beaucoup plus raffinés, si on peut dire. » Benvolio entendit son cousin soupirer près de lui. Il tourna la tête, mais vit qu'il n'était pas du tout dans leur conversation. Encore dans sa tête, le petit Romeo. « C'est quoi, il mange plus souvent du poisson? » Le jeune homme partit à rire du commentaire assez stupide de Robert. En quoi manger du poisson était raffiné? Peut-être si on parlait de caviar ... mais ce n'était pas du poisson à proprement parler ... Hmm, parler de poisson lui donnait soudainement l'envie d'en manger. Il s'imagina un moment un gros morceau de saumon rose ... « Non. C'est leur comportement. Enfin ... un jour tu comprendras. Où est Abraham, Robert? » Robert haussa les épaules, surpris. « Je ne sais pas. Chez le prêtre ou l'autre mademoiselle ... je ne sais pas. » Madeline. Madeline. La femme de son cousin décédé. Madeline. Benvolio en était soupçonneux au plus haut point. Il s'ennuyait de son petit frère. C'était dommage.
Benvolio écrasait le long tube d'herbes terminé dans le sable lorsque les bruits de la conduite précipitée de Mercutio parvint à ses oreilles. Il tourna la tête, d'un mouvement très synchro avec Romeo. Ce dernier sembla sortir alors de sa torpeur en voyant son meilleur ami. Enfin, il ne serait plus la larve qu'il était depuis le début de la soirée. Mercutio se dirigea vers eux de sa démarche nonchalante. « Eh bien, Mercutio. Quelles nouvelles du monde réel? » Il sourit un peu. Il venait sûrement pour les entretenir sur le bal. Le bal. Cette année, bien qu'il ne l'affichait pas, l'envie lui manquait.
Stupid, happy and numb. [r.]
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