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 And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose

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Darren Capulet
Darren Capulet

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MessageSujet: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptyVen 10 Sep 2010 - 21:23

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose 6gj51i
They'll be the King of Hearts, and you're the Queen of Spades
Then we'll fight for you like we were your soldiers



    Il était installé à la table du fond, celle qui était recouverte de livres exposant les principes fondamentaux du commerce international. Il se concentrait ; tous ses traits étaient plissés, un sourire distrait, tordu, planait sur ses lèvres qui lâchaient les quelques mots défilant sous ses yeux. Soudainement, pourtant, le masque d’attention se fissura ; à quelques mètres du jeune Capulet, un groupe de filles pouffaient, se remémorant certainement le sourire d’un de leurs trop nombreux prétendants. Son sourire se figea en un rictus irrité, tandis qu’il déposait son stylo et observait le manège des jeunes étudiantes. C’était navrant, elles ne cherchaient même pas à être discrètes. Il les vrilla d’un regard menaçant, provocant – incandescent – et lâcha un soupir des plus sonores. Le mythe de la bibliothèque, de la loi du silence qu'elle impose, n'existe pas à Verona Beach ; le bruit est constant, il s’immisce partout, et il n’y a aucun moyen de le faire cesser. Ainsi, pour un jeune étudiant en quête de paix et de calme, le moindre des murmures a des allures de bombe nucléaire explosant dans le ciel de la ville. L’une des filles, certainement alertée par les soupirs exaspérés de Darren, leva les iris, mais ne se départit aucunement des ragots qui s’échappaient de ses lèvres, à un niveau sonore très loin de l’acceptable. Il leva les yeux au ciel, tandis qu’elle détournait le sien et riait aux éclats, d’un son de gorge si puissamment agaçant qu’il redonnerait l’ouïe à un sourd. Se détournant de sa soudaine envie de l’assommer avec le livre qui reposait devant lui, il regroupa rapidement ses affaires, se redressa, attrapa les ouvrages, les fourra dans son sac à dos, et se dirigea en direction de la sortie. Il ne s’attarda pas à la table des poules pondeuses de rumeurs, préférant éviter un scandale ; il n’était pas de ce genre à être remarqué, et cela lui convenait parfaitement.

    Poussant la porte en verre, il lança son sac à dos sur son épaule, plissa les yeux sous la lumière qui l’aveuglait soudainement. La bibliothèque était probablement l’endroit le plus sombre de tout le campus, les fenêtres semblaient filtrer, arrêter les rayons du soleil. Pourtant, il s’agissait du lieu que Darren préférait pour réviser ses cours. Après tout, elle était faite pour cela, quand elle n’était pas envahie par une bande trop bavarde. À contre cœur, il balaya alors le parc universitaire du regard, tandis qu’il évoluait sur le petit sentier en terre battue, choisit un endroit isolé, à l’ombre d’une arbre au tronc impressionnant – autant par sa taille que par sa couleur sèche. Certes, il aurait été plus malin de choisir un endroit plus isolé : des groupes de jeunes étaient éparpillés sur l’herbe, écoutaient de la musique et fixaient le ciel en riant ; mais il n’avait pas de temps à perdre, était du genre impatient. S’immobilisant sous l’orme, il lâcha son sac, attrapa quelques bribes d’une conversation animée. Il ne faisait pas attention aux gens qui l’entouraient, n’écoutaient pas même d’une oreille distraite, mais cette voix, pourtant, l’interpela. À moins que ce ne fut ce qu’elle disait… Il se concentra sans jeter un regard dans la direction d’où elle venait.

    « Mercdi dix aout deux mille. » reprenait la voix, qui prenait des accents hystériques tant le jeune homme riait. « Maman dit que je fais bes progrès… Ah oui ? Elle buvait quoi, ta mère ? »

    L’idiot lisait sans discontinuer, tandis que ceux qui l’entouraient riaient à en perdre le souffle, tandis qu’un malaise s’immisçait lentement en Darren. Ces mots, alors qu’il ne les avait jamais entendu auparavant, lui semblaient étrangement familiers. Comme si…

    « Rends-le moi. » Une voix féminine, plus douce. Bien trop discrète, qu’il reconnut immédiatement.
    « Viens le chercher. »

    Un coup d’œil en direction du crétin confirma sa crainte : c’était bien sa cousine, Rosaline Capulet, la victime de ces railleries. Le jeune, un grand brun probablement accro aux protéines, tenait fermement le journal que Darren avait si souvent vu dans les mains de Rose, s’en donnait à cœur joie. Sa voix s’élevait, claquait dans l’air humide, il mimait même quelques gestes, tandis que la cousine Capulet, trop timide pour s’imposer, se cachait derrière le rideau de ses cheveux blonds. Sa paralysie irritait Darren au plus haut point, qui aurait apprécié la voir se rebeller contre son tortionnaire ; qu’elle lui tienne tête et lui arrache son bien, après lui avoir asséné un coup monumental derrière les oreilles, mais il était bien conscient de décrire la réaction de sa sœur Joann, plutôt que celle de Rosaline. Ainsi, ce fut trop ; les poules de la bibliothèque et, à présent, cela. Darren était très peu connu pour sa patience, et le grand brun allait certainement en faire les frais. Sans perdre plus de temps, le Capulet lâcha son ouvrage, se redressa et s’approcha du groupe hilare en deux enjambées. Conscient de son visage déformé par l’irritation, il s’en servit pour faire comprendre au rigolo qu’il était temps de déguerpir, mais ne lui laissa pas le temps de décamper.

    « Tu as besoin d’aide ? » asséna-t-il, sarcastique, en l’attrapant par le col de la chemise de la main gauche, tandis que la droite récupérait le carnet noir.

    Sans lui laisser la possibilité de répliquer, il lui plaqua un coup violent sur le torse, qui ne le déstabilisa cependant pas assez pour le faire tomber – au contraire, cela sembla lui donner l’impulsion nécessaire pour disparaître. Se tournant ensuite dans la direction de sa cousine, Darren lui tendit le journal où elle couchait toutes ses pensées les plus intimes. Elle le récupéra d’une main douce, lentement. Comment était-il possible que deux sœurs aussi semblables physiquement se différencient sur tous points lorsqu’il en venait à leurs personnalités ? Depuis son enfance, le jeune homme avait toujours plus partagé avec la plus âgée, bien qu’ils soient également très dissemblables ; ainsi, le tempérament doux, presque soumis, de Rosaline le déstabilisait toujours. Il avait l’habitude des vives réactions de l’autre blonde, aurait sans doute préféré que sa jeune cousine s’inspire de celles-ci pour en mettre plein la vue au brun qui se pensait intéressant. Relâchant la pression qui avait rapidement grimpée, dressant l’adrénaline qui s’était diluée dans ses veines, Darren laissa échapper un filet d’air d’entre ses lèvres, tandis que Rose semblait méditer quant aux mots à prononcer pour le remercier. Il ne lui en laissa pas le temps, s’immobilisant devant elle, lui faisant face, braquant sur elle un regard désapprobateur.

    « Tu devrais essayer d’élever un peu le ton de la voix, les gens apprendraient peut-être à te respecter. » lâcha-t-il, plus brutalement qu’il ne l’aurait lui-même désiré. Son éternelle froideur retrouvée.

    Le manque de réaction de sa cousine l’avait hautement déconcerté ; il ne comprenait pas qu’une personne puisse supporter d’être ainsi malmené sans se révolter. Se détestait-elle à ce point ? Quelle que fut la réponse, il avait conscience que cette dernière ne regardait qu’elle, et qu’il n’avait aucun droit sur elle, aucun droit de lui ordonner un comportement à adopter. Il se reprit alors, ne prononça aucune excuse, mais fit un signe de la tête en direction du journal qu’elle pressait fermement contre elle à présent.

    « Ainsi, tu as des secrets ? »

    Ne dit-on pas que chacun a son vilain petit secret ?


Dernière édition par Darren Capulet le Mar 14 Sep 2010 - 1:50, édité 3 fois
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Rosaline Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptySam 11 Sep 2010 - 1:09

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose Tumblr_l875ajL0rn1qboypfo1_500

Citation :
Lundi huit novembre 2010,
Autant j'adore les cours de de l'Université, autant je semble incapable de les écouter dans leur intégralité. Sans cesse, un mot, une pensée m'entraîne vers le terrain glissant de la rêverie. Sans y penser, sans y réfléchir, je suis déjà ailleurs, l'esprit occupé à voguer loin des aventures des héros de la littérature du dix-huitième siècle. Je...

« Regarle la petite Capulet ! Toujours en train de gribouiller dans son carnet ! »

Ce ne fut que lorsque l'injonction pourtant forte cessa, que Rose se rendit compte qu'on s'adressait à elle. Redressant son pâle visage, elle croisa le regard de James, étudiant de sa promotion en lettres, qui n'était pas réellement dans ce cursus pour en tirer quoi que ce soit... Il ne l'avait jamais attaqué de front, même s'il avait fait quelques petits commentaires sur sa famille de temps en temps, ainsi, Rose ne s'attendait nullement à cette remarque, en ce lundi de novembre. Depuis un mois qu'elle était étudiante à l'Université, la discrète Rosalie ne s'était bien entendu jamais fait remarquer, et surtout, n'avait jamais clamé son nom haut et fort. Dans un lieu public et de mixage tel que l'Université, elle ne voulait pas se faire remarquer ou s'attirer des ennuis pour une querelle qui n'était pas la sienne. Prise au dépourvu, la jeune femme ne savait quoi faire ou quoi répondre au jeune homme. Puisqu'il ne faisait pour l'instant que rire avec un ami en la fixant méchamment, elle décida de se préparer à quitter la pelouse afin de rentrer chez elle dans les plus brefs délais et retrouver le calme appréciable de sa bibliothèque.

D'un geste peu assuré, l'innocente jeune blonde referma son stylo qu'elle glissa sans mal dans sa sacoche en cuir abîmée qui l'accompagnait depuis des années. Lorsqu'elle voulu se saisir de son carnet noir, une main d'homme, aux doigts puissants et au geste des plus assuré vint se saisir du livre et l'arracher à la faible étreinte de la jeune fille. Brusquement, le coeur de Rose se mit à battre la chamade et le rose lui monta instantanément aux joues, comme si, avant qu'il ne fasse quoi que ce soit, la jeune femme prévoyait l'humiliation à venir. D'un cris, le jeune homme rameuta une bande de quelques jeunes, garçons et filles curieux qui dévisagèrent Rose un instant avant de reporter leur attention sur le spectacle qu'allait leur offrir James.

« Oh mais c'est un journal intime ! » s'esclaffa-t-il, le regard mauvais posé sur la jeune fille. « Voyons ce que raconte le bébé Capulet. »

Rose souffla un non imperceptible et esquissa un mouvement vers l'avant pour récupérer son bien le plus précieux quand déjà, James entamait sa lecture en prenant une voix de fillette qui rendait tout ce qu'il lisait encore pire que ce qui était inscrit.

« Mercdi dix aout deux mille. » reprenait la voix, qui prenait des accents hystériques tant le jeune homme riait. « Maman dit que je fais bes progrès… Ah oui ? Elle buvait quoi, ta mère ? »

La claque lui arriva de plein fouet, sans préparation, sans moyen d'esquiver. La douleur se fit piquante dans son ventre et elle eut le souffle coupé. Rien ne pouvait sortir de sa bouche et arrêter le massacre tant le souvenir de sa mère, de ses soirées dans son lit de petite fille, à écrire longuement, à répéter les règles de grammaire, à concentrer tous ses efforts pour distinguer les lettres, lui revenait comme une brûlure d'acide.

« Papa la soutient aussi, mais lui, il dit toujours que jai qas le moindre prodlème et que je suis sa qetite chérie. Aujourd'hui, Juliette est venue à la maisn. Sa nanny nous a emené au parc... »
« Rends-le moi. » réussit finalement à dire Rosaline, sa voix étant peu forte mais témoin tout de même d'un minimum de fermeté.
« Viens le chercher. »

Comme devait s'en douter le jeune homme, Rose ne fit pas le moindre geste en avant, pas même une esquisse de mouvement pour s'approcher de lui et arracher son journal de ses mains. Les confrontations la... répugnait. Elle ne pouvait pas. Elle n'y arrivait pas. Même si elle fulminait contre l'idiot, elle ne pouvait se résoudre à élever la voix, à réclamer une quelconque justice. James continuer à fanfaronner, écorchant ses mots, ses pensées, transformant tout en de ridicules tirades.

« Tu as besoin d’aide ? »

Cette voix, elle n'avait pas besoin de lever ses yeux pour en reconnaître le propriétaire. Ce timbre glacé, cette menace sous-jacente, c'était Darren. D'un coup, elle releva son visage pour dévisager son cousin qui avait attrapé le col de James et le menaçait de son regard dur. Elle ne s'attendait pas à ce que le moindre coup parte et la jeune femme hoqueta de surprise lorsque son tortionnaire se fit repousser de la sorte. Bien que surprise, elle se sentait étrangement en sécurité, protégée maintenant que James était parti et que le visage froid de son cousin la dévisageait avec réprobation, comme si la cause de tout ce remus-ménage n'était autre qu'elle. Elle baissa les yeux alors qu'il lui tendait son journal. Une fois la main posée sur la reliure, elle pressa le précieux document contre sa poitrine, et le maintint fermement pour éviter de nouveaux ennuis. Elle releva enfin les yeux pour les planter dans ceux de Darren et le remercier lorsqu'il l'a pris de court en prenant la parole.

« Tu devrais essayer d’élever un peu le ton de la voix, les gens apprendraient peut-être à te respecter. »

Rose n'était pas habituée à l'entendre s'adresser à elle directement. Il évitait toujours au maximum, et encore plus ces derniers temps d'avoir affaire à elle en tête à tête. Rose ignorait d'où venait un si grand malaise, bien que leur relation n'ait jamais été amicale, elle était devenue tellement froide que les deux jeunes gens ne s'échangeaient même plus les politesses d'usage lorsqu'ils se croisaient. C'est à peine s'il lui offrait un regard, alors qu'il s'adresse à elle directement, qui plus est pour lui donner des conseils, la déconcertait.

« Ainsi, tu as des secrets ? »

Une légère teinte rosée teinta de nouveau les joues du visage de porcelaine, et la voix douce de la jeune femme se fit entendr.

« Toute... Toutes les familles ont des secrets. Je... Nous. Nous sommes dans une famille qui l'illustre parfaitement. »

A leur âge, Darren et Rosalie ne connaissaient pas la moitié des secrets des Capulet, cependant les malaises, les non-dits étaient des plus perceptibles entre les membres de la famille, et il n'était pas difficile de deviner où se trouvaient les noeuds des problèmes. Darren sembla aquiescer à la remarque de la jolie blonde, mais elle ne su le dire avec précision. Décoder Darren était un jeu... particulièrement compliqué. Son masque impassible ne laissait que des doutes quant à ses pensées, des interrogations quant à ses réels désirs.

« Les miens sont... sans intérêt cependant. »

Et elle ne mentait pas, exceptée son obsession pour l'être en face d'elle, rien ne dérogeait vraiment à la bienséance dans la vie de Rose. Ce journal ne recellait pas de milliers d'histoires à dormir debout.

« Je ne veux juste. Je ne veux juste pas les oublier. Alors je les écris. Tous les jours. »

La jeune femme rosit d'autant plus lorsqu'elle se rendit compte qu'elle venait de lui adresser réellement la parole, pour autre chose qu'une banalité. Gênée de l'avoir peut être embêté, la jeune femme détourna le regard et rangea rapidement son carnet dans son sac, pour signifier à Darren qu'il n'avait plus à la protéger, et qu'il pouvait partir quand bon lui semblait.


Dernière édition par Rosaline Capulet le Jeu 16 Sep 2010 - 1:19, édité 1 fois
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Darren Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptySam 11 Sep 2010 - 14:09

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose 59pw8
Just paint the picture of a perfect place,
They got it better than what anyone's told you.
    Rien ne semblait moins gratifiant que de répondre à pareille attitude de la part d'un jeune impudent par la violence physique. Selon Darren, rien n'était plus pitoyable que de faire usage de ses poings. La distance qu'il s'appliquait à instaurer entre le monde extérieur et sa personne suffisait d'ordinaire à lui éviter les ennuis de ce genre, et sa vivacité d'esprit terminait de le tirer des mauvais pas sans qu'il n'use des poings. Pourtant, il en allait différemment lorsque l'on s'en prenait, de près comme de loin, à un membre de la famille Capulet. Rosaline, frêle Rosaline, bien trop douce et introvertie pour exiger qu'on lui rende des comptes, n'échappait évidemment pas à cette règle tacite, bien que Darren semblât l'éviter, comme si elle était atteinte d'une pathologie hautement contagieuse, depuis plusieurs mois. Pour être tout à fait franc, les deux cousins ne s'étaient pas adressés la parole depuis la fin de la terminale ; ils avaient passé cette dernière année de lycée dans la même classe et pourtant s'étaient soigneusement évités comme s'ils n'étaient que deux vulgaires étrangers. Le jeune homme était bien conscient que cela était, sans doute aucun, de sa faute ; sa froideur légendaire ne manquait pas d'éloigner jusqu'aux membres les plus proches de sa famille. Rose étant d'une naïveté et d'une timidité extrême, elle n'était guère parvenue à traverser les défenses de son trop distant - certains disaient même hautain - cousin.

    Il paraissait évident que sa coutume d'éradiquer tout contact trop proche avec autrui n'était qu'une protection qui était nécessaire à Darren. Une protection à deux niveau, par ailleurs. Premièrement, la réputation de la famille Capulet, et de tout ce qu'elle impliquait, lui était si importante, si fondamentalement vitale, qu'il ne pouvait se résoudre à décevoir quiconque. Or, accorder sa confiance à une personne, se confier à elle, s'en rapprocher suffisamment pour s'en sentir proche, était une invitation directe à la déception, ce que Darren refusait - et rejetait - vivement. En second, et en dernière position, il ne cherchait qu'à se protéger lui-même. S'il était distant, il ne risquait rien. Ainsi, il était de ces gens intouchables, à qui on ne pouvait reprocher qu'une trop grande rigueur. Les magazines people avaient beau scruter le moindre de ses mouvements, ils ne trouvaient rien à redire concernant le jeune supposé héritier Capulet. Chacun de ses gestes étaient coordonnés, précisément rythmés, étudiés, comme des notes de musique sur une partition d'un morceau classique. En conséquence, il lui était bien plus prudent de garder ses distances.

    Plus encore lorsqu'il s'agissait de Rosaline.

    Elle n'attirait nullement l'attention sur elle, mais elle déstabilisait. Elle n'avait pas connaissance de ce pouvoir, mais elle l'avait assurément. Cette façon bien à elle de s'effacer lorsqu'elle le pouvait, d'acquiescer simplement lorsqu'elle se sentait attaquée, était déroutante. Ce trait de caractère avait été d'une grande aide, lorsqu'il s'était agi de l'éviter soigneusement. De tout l'été, Darren ne lui avait pas adressé la parole, et l'incapacité de sa cousine de se révolter contre cette injustice lui avait permis de laisser passer les mois sans qu'ils ne se voient. En un autre sens, cette faiblesse dans un caractère qui lui semblait somme toute bien plus complexe qu'il n'y paraissait, irritait au plus haut point ce côté trop orgueilleux qui coulaient dans les veines du jeune Capulet, mais elle éveillait d'autres sentiments - moins nobles - qu'il refusait de décrypter. Après tout, et très sincèrement, cette incapacité à s'imposer, son manque d'assurance, ne le touchaient-il pas ? Une interrogation qu'il préférait sans réponse. Évidemment, la jeune femme n'avait pas répondu à son attaque ; pour une fois, il lui en fut reconnaissant, lui-même s'en voulait de s'être montré si dur envers elle, alors qu'elle venait d'être humiliée publiquement. Il préférait abandonner toute vaine tentative de lui faire entendre raison, et se concentrer sur le petit cahier noir qu'elle serrait, comme son bien le plus précieux, contre sa poitrine. Il avait une vague idée de la réponse, savait pourtant parfaitement qu'elle se buterait à lui affirmer qu'elle n'avait aucun secret.

    « Toute... Toutes les familles ont des secrets. Je... Nous. Nous sommes dans une famille qui l'illustre parfaitement. »

    Un sourire vaguement condescendant naquit sur les lèvres du jeune homme, tandis qu'il croisait les bras sur son torse. Ainsi, Rose ne cherchait pas même une diversion plus finement menée ; elle ne répondait tout simplement pas à la question posée, mais lui servait une réplique toute fabriquée. Pensait-elle réellement qu'il se contenterait d'une telle banalité ? Il était lui-même au cœur des secrets, sans en saisir pourtant toute l'étendue. Les grands de la famille le considérant trop jeune, il ne lui était pas permis de toute connaître. Fait ironique, il n'était pas vu comme trop immature pour s'impliquer sérieusement dans les affaires familiales. Une injustice de plus. Ainsi, Darren ne put qu'acquiescer à la remarque de sa cousine. Comme lui, elle était certainement mise de côté lorsqu'il s'agissait des discussions gardées secrètes. Pourtant, cela ne lui suffisait pas. Cela lui déplaisait comme rien ne lui avait déplu auparavant, mais Rosaline, et son attitude si protectrice envers son journal, avait éveillé sa curiosité. Peut-être y expliquait-elle la raison pour laquelle elle avait si précieusement gardé toutes les lettres que les admiratrices de Darren lui avait confiées afin qu'elle ne les lui fasse parvenir - tâche à laquelle elle avait brillamment failli puisqu'il n'en avait eu aucune. Il ouvrit alors la bouche, prêt à la confronter à une nouvelle interrogation, mais elle le coupa dans son élan.

    « Les miens sont... sans intérêt cependant. »

    La confidence lui arracha un rire léger, tout juste un souffle qui s'était échappé de ses lèvres entrouvertes et s'était envolé dans l'air chaudement humide de Floride. Nullement une moquerie, comme elle avait pu en entendre quelques mois plus tôt, mais plutôt une exclamation de surprise. S'il était certain que la vie de Rose n'était pas aussi palpitante que celle de sa sœur, il avait pourtant la fine intuition qu'elle cachait bien plus d'histoires passionnantes que ce qu'elle pouvait bien admettre. Elle parut quelque peu ébranlée par son rire, et il décida qu'il était temps de la ménager, décroisa les bras et enfonça ses longs doigts dans les poches de son vieux jean, laissant sciemment le silence planer entre eux. D'ailleurs, que faisait-il encore là ? Ne s'était-il pas promis de ne plus lui adresser la parole ?

    « Je ne veux juste. Je ne veux juste pas les oublier. Alors je les écris. Tous les jours. »

    Cette fois, il fut réellement perturbé, n'était plus certain de saisir à quoi elle faisait référence. Elle écrivait donc tous les jours ? Il plissa les yeux, signe de concentration. En effet, dans chacun des souvenirs qu'il avait de Rose, il la voyait griffonner dans un petit livre noir. Elle sembla soudainement surprise, le rouge lui teinta les joues - était-ce grave si son cœur se pinça à cette vision angélique ? - et elle s'activa, jetant le journal, qu'il vrillait d'un regard inquisiteur, dans son sac.

    « Ta réponse me semble grandement insuffisante. » commença-t-il en lâchant le petit livre à reliure du regard, préférant se concentrer sur le visage rosi de la jeune femme. « Ceci dit, tes secrets ne me regardent pas ; je te l'accorde. »

    Pourquoi ce besoin irrépressible de demeurer auprès d'elle, tout à coup ? Depuis qu'il avait découvert ses cachotteries, il s'était promis de l'éviter comme la peste. Il se souvenait de ce jour-là. Il avait rendu visite à CJ, qui lui avait immédiatement confié qu'elle avait trouvé un paquet de lettres dans la chambre de Rose, et que ces lettres étaient toutes adressées à Darren Capulet. Ils avaient donc passé le reste de la soirée à se moquer de la jeune Rosaline, bouleversée, et certainement humiliée. Depuis cet instant, il lui était devenu intolérable de se retrouver dans la même pièce que sa cousine. Premièrement, il s'en voulait de ce comportement si puéril. Deuxièmement, il ne comprenait pas ce qui l'avait poussé à agir de la sorte, et ne désirait pas le savoir. Quelle ironie. Une jeune femme prétendant ses secrets sans intérêt, alors qu'elle était elle-même une énigme.

    Le plus déroutant des mystères.

    Si déroutant qu'il était bien décidé à rester sur ses gardes, bien qu'il semblât ne plus désirer prendre la fuite face à elle, et face à ce qu'elle éveillait. Pourtant, elle méritait des excuses, il en était bien conscient.

    « Écoute Rose... » Écouter quoi, au juste ? Il médita ses paroles, s'approcha de sa cousine, tout en respectant la distance de sécurité. « Je suis sincèrement navré de t'avoir évité de la sorte. J'ai manqué de courtoisie. Plus encore après m'être moqué de toi avec CJ... Mais admets que l'épisode était risible ! » se défendit-il avec un haussement d'épaules, tandis qu'un sourire distrait flottait sur ses lèvres. « Où diable es-tu allée pêcher l'idée d'intercepter mes lettres ? »

    Trop tard ; lui qui s'était promis de rester prudent, il venait de dépasser une frontière à laquelle il tenait.
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Rosaline Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptyJeu 16 Sep 2010 - 1:17

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose 24kzdr8

« Ta réponse me semble grandement insuffisante. »

Rose se figea, glacée, douchée par la voix froide qui venait de retentir alors qu'elle s'apprêtait à fuir. Aucun membre de son corps ne lui obéissait désormais, elle ne pouvait esquisser un geste pour partir, son cerveau bouillait d'interrogations.

« Ceci dit, tes secrets ne me regardent pas ; je te l'accorde. »

L'avait-elle froissé de nouveau ? Avait-elle dit quelque chose de mal ? Fait une erreur ? Elle ne comprenait pas, ne savait pas ce qu'il fallait faire, ce qu'elle aurait du faire. Elle sentait juste qu'il était froid, innacessible et qu'il semblait la condamner dans le moindre de ses mots. Son coeur battait la chamade alors qu'elle lui lancait quelques regards fuyants. Devait-elle partir maintenant ? Elle n'en savait rien. Elle savait juste qu'il avait tord sur un point. Ses secrets, son secret, le regardait directement. Il était le premier et le seul concerné. Cependant, il était hors de question qu'il le sache un jour, qu'il le découvre un jour. Elle avait déjà été la risée de sa famille pour une simple histoire de lettres cachées, elle n'osait imaginer le carnage si jamais ses sentiments pour Darren venaient à être révélés. Il l'éviterait comme la peste, son regard ne serait plus que dégoût envers elle, et cela, elle ne pouvait pas se le permettre. Toute son existence ne tournait qu'autour des quelques minutes passées de temps en temps avec lui, et qu'elle analysait, décortiquait des heures dans son journal. Rose ne pouvait accepter l'idée de ne lui inspirer que du rejet.

« Écoute Rose... »

Elle fut surprise. Par plusieurs choses en réalité. Tout d'abord, la douceur de sa voix, qu'elle n'avait jamais entendu ainsi. Il n'y avait pas d'impatience, comme si elle lui prenait du temps précieux, ou de la colère, comme si chacune de ses paroles était une énième bêtise qui sortait de sa bouche. Deuxièmement, il l'avait appelé Rose, d'ordinaire, les membres de sa famille prenaient exemple sur CJ et sa facheuse manie à l'appeler Rosaline en entier ou Rosie, pour l'embêter.

« Je suis sincèrement navré de t'avoir évité de la sorte. J'ai manqué de courtoisie. Plus encore après m'être moqué de toi avec CJ... Mais admets que l'épisode était risible ! »

Brusquement, la jeune femme sentit le rouge monter à ses joues à une vitesse fulgurante. Bientôt, elle ne pourrait plus regarder ailleurs que vers le sol. Elle ne s'attendait pas à de telles paroles de la part de son cousin. Elle pensait qu'il avait oublier, qu'il ne lui rapellerait pas ainsi, que ce sujet était tabou et clos et qu'ils n'en parleraient plus. De son côté, elle avait enfouie ce souvenir dérangeant au plus profond de sa mémoire, refusant d'entendre encore le rire moqueur de sa soeur devant sa découverte, les commentaires acerbes de Temperance et les quelques remarques, parfois un peu cruelle de Darren. Elle s'était sentie comme une enfant de dix ans dont le mensonge est révélé au grand jour devant ses parents. La honte désormais, lui serrait la gorge, et elle n'avait qu'une seule envie : fuir.

« Où diable es-tu allée pêcher l'idée d'intercepter mes lettres ? »

La question qu'elle redoutait était enfin sortie, certes avec quelques mois de retard par rapport à ce qu'elle avait prévu, mais cependant, toujours aussi délicate.

« Je... J'en sais rien. »

La jeune femme se sentait de plus en plus mal, au fur et à mesure que son corps réagissait à sa gêne et devenait tremblant et rouge. Ses mains se crispèrent sur son sac, elle se mordit les lèvres et pris son courage à deux mains pour se forcer à avancer.

« ... Savais pas quoi en faire. Je dois rentrer. Il... tard. »

Elle avala la moitié de ses mots dans une excuse assez facile et n'attendit aucune réponse du jeune homme pour partir. Pour l'instant, sa seule envie était qu'il fasse comme ces derniers mois, qu'il l'oublie et la mette dans un coin de sa mémoire et ne l'embête plus avec ce genre de questions. Elle préférait l'observer de loin et dans le silence, qu'avoir à l'affronter ainsi.

Ce ne fut qu'au bout d'une trentaine de pas que la jeune femme redressa quelque peu le menton, juste assez pour regarder vers où elle se dirigeait. Elle decrispa ses doigts de la lanière, en se rendant compte que la douleur les avait engourdis et que désormais, la circulation du sang dans ses doigts était quelque peu douloureuse. La jeune femme accéléra encore son rythme, avançant presque en courant de peur que son cousin et ses questions ne finissent par la rattraper.
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Darren Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptyJeu 16 Sep 2010 - 1:39

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose Ok35uu
But soon they'll take us down
before anybody'sknowing our name.
    Au yeux de Darren, la situation, telle qu'elle se présentait en cet instant précis, était inexplicable, inextricable ; démêler les faits réels de ses propres impressions subjectives lui paraissaient tout bonnement inconcevable. Son esprit se trouvait dans un tel brouillard qu'il n'était certain de rien, pas même que ce fût véritablement la réalité qui se jouait devant lui. Après tout, il ne saisissait pas les raisons qui le poussaient à exiger des réponses à ses interrogations, alors que toute la scène s'était jouée il y avait plusieurs mois déjà. Le rideau rouge était tombé, le temps des réclamations étaient dépassés. Pourtant, c'était en ce jour, précisément pour la toute première fois, qu'il ressentait le besoin - impérieux, dominateur - d'accéder aux explications de la jeune femme. Et ce besoin devenait fort, très fort, trop puissant pour qu'il ne pût contenir la question plus longuement. Elle lui avait presque brûlé les lèvres, tant il avait eu envie de confronter Rosaline face à elle et, pourtant, à présent qu'elle rougissait à nouveau devant lui, il ne put avaler la bouffée de culpabilité qui l'envahit. Sa cousine était parfois si fragile - une véritable poupée, non pas de porcelaine mais plutôt de cristal, de celles si terriblement précieuses que l'on craint de les abîmer rien qu'en respirant - qu'il ne savait comment agir sans la froisser. Encore une fois, son insensibilité, la distance qu'il se butait à mettre entre sa personne et le monde, l'empêchait de lire en Rosaline. Ironique, lui qui se prétendait si doué en décryptage de personnalités. Comme si la jolie poupée, en plus de plonger son esprit dans une brume épaisse, aveuglante, avait le don d'annihiler toute la raison du jeune homme terre à terre qu'il était...

    « Je... J'en sais rien. » lâcha-t-elle finalement, le forçant à quitter ses pensées décousues.

    Bon sang, ce malaise qui se dégageait d'elle allait le tuer !

    Une nouvelle fois, la timidité de Rose le frappa, violemment. Pouvait-il se prétendre étonné de la réponse qu'elle lui apportait, cependant ? S'il se sentait impuissant dès qu'elle lui jetait ses quelques coups d'œil en coin, il raisonnait tout de même suffisamment pour savoir qu'elle n'était pas prête à lui expliquer ce qu'il lui était passé par la tête en dérobant toutes ces lettres qui lui étaient adressées. D'ailleurs, il n'était même pas certain d'avoir la capacité d'en trouver une raison s'il se mettait à y penser sérieusement. Et puis, en un sens, il lui en était reconnaissant ; à ses yeux, toutes ses lettres - certes terriblement flatteuses, toutes plus positives les unes que les autres pour son orgueil - n'étaient qu'une perte de temps. Tout d'abord, il n'avait nullement besoin d'admiratrices secrètes, n'étant pas un jeune homme des plus repoussants et, surtout, dont le destin plutôt favorable attirait les prétendantes. Et, finalement, les conquêtes sur un tableau de chasse n'étaient pas ce qui l'intéressait. Darren était ambitieux, et là résidait sa principale caractéristique. Si, un beau jour, il se mariait, ce serait à l'entreprise familiale, il ne désirait rien de plus. Ainsi, Rosaline lui avait épargné une belle perte de temps.

    « ... Savais pas quoi en faire. Je dois rentrer. Il... tard. »

    Darren était bien évidemment au courant du problème de dyslexie, ainsi que tu bégaiement, de sa cousine. Pourtant, il était à chaque fois quelque peu déstabilisé ; plus encore cette fois, alors qu'il s'était persuadé qu'elle avait fait d'énormes progrès. Certes, il ne la côtoyait certainement pas suffisamment pour se rendre pleinement compte des énormes crevasses qu'elle avait traversé. Il lui avait néanmoins semblé, lorsqu'il l'avait entendu s'expliquer avec C.J lors de l'une très rare confrontation, que son bégaiement s'était presque totalement résorbé. Elle n'était nullement sûre d'elle, mais il s'était imaginé que ses problèmes de dictions s'étaient atténués.

    Malheureusement, il n'eut guère le temps de lui faire part de son observation. Déjà, elle avait tourné les talons, sans bredouiller un mot de plus, et s'était mise à courir afin de lui échapper. À nouveau, elle choisissait la solution de facilité : l'échappatoire, la fuite. N'était-ce pas ce qu'elle avait fait depuis qu'il s'était autorisé à lui adresser la parole ? Immobilie, paralysé dans une espèce de torpeur, surprise et mécontement, le jeune homme l'observa pressant le pas.

    Et puis, prit, pour l'énième fois en quelques minutes, une décision qui ne lui ressemble pas. Il s'élança à sa poursuite.

    Cela n'avait rien de théâtral ; une démarche plutôt décidée. Soudainement, les rouages de son esprit avait retrouvé l'ordre, la rigueur, qu'ils avaient toujours connus et scrupuleusement suivis. Il n'était pas question de la laisser s'en sortir aussi aisément alors qu'elle avait fui toutes les interrogations sans satisfaire la moindre once de la nouvelle curiosité qui rongeait le jeune Capulet. Il avait demandé à connaître l'un de ses secrets, et elle s'était lâchement dérobée, ill lui avait réclamé des explications quant à son attitude envers lui, et elle avait littéralement pris la fuite. Pour un jeune homme tel que lui, cela ne rimait à rien.

    « Rosaline, attends-moi. » ordonna-t-il alors qu'il arrivait presque à sa hauteur.

    Il la rattrapa rapidement, la força à s'immobiliser en enroulant fermement - mais le plus doucement possible - ses doigts autour du frêle poignet qu'il relâcha dès qu'elle lui fit face à nouveau, ignorant la trop douce sensation qui s'attardait contre sa paume.

    « Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise... » commença-t-il avec de nouvelles excuses. « Mais sais-tu que tout fuir ne t'avancera à rien ? Je t'ai simplement posé une question. »

    Ce manque de réaction commençait sincèrement à l'épuiser. Pourtant, il abandonnait. Rien qu'il n'intente ne pouvait réunir l'univers mystérieux de Rosaline au sien. Ils étaient différents ; il était fait pour s'entendre avec l'autre sœur, et cela n'était pas plus mal. Rose était trop troublante... Est-ce la raison pour laquelle il ne put se résoudre à la quitter immédiatement ?

    « Laisse-moi te raccompagner. On ne sait jamais, au cas où ton bourreau déciderait de provoquer un nouveau duel ! »

    Le problème étant que le bourreau de la jeune femme n'était pas exactement celui qu'il imaginait...
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptyVen 17 Sep 2010 - 23:41

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose Tumblr_l8pb5nDDgm1qdwl6jo1_500


« Rosaline, attends-moi. »

Concentrée sur sa marche rapide, sur sa fuite, la jeune femme n'avait pas entendu les pas qui se pressaient à ses côtés, et elle sursauta lorsqu'une main chaude vint enserrer son poignet. Le frisson glacé fut bientôt remplacé par une déferlante de châleur dans tout son bras, alors que la main quittait son étau et qu'elle avait l'impression que son poignet était trop nu et qu'il lui manquait quelque chose. Rapidement, elle remplaça la main chaude et puissante de son cousin par la sienne, réflexe étrange qu'elle eut, comme pour conserver l'illusion qu'il la tenait toujours.

Le jeune homme l'avait rapidement rattrapé, sa plus grande stature lui avait permis de parcourir les quelques petits pas précipités de Rosaline. Il se tenait devant elle, pour la deuxième fois de la journée, à lui parler à elle - elle, Rose - et la jeune femme ne pouvait se souvenir de la dernière fois qu'une chose pareille avait pu se produire. Jamais, il ne lui avait parlé plus de cinq minutes, à moins qu'ils soient entourés de plusieurs personnes et que ce ne soit pas une conversation directe. Et jamais, au grand jamais, il ne l'avait rattrapé pour poursuivre une conversation. C'était CJ qui l'intéressait. Cela avait toujours été ainsi. Tout le monde tournait les yeux vers le soleil de la famille quand celui-ci faisait son apparition.

« Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise... »

S'il y avait une autre chose dont Rose n'avait pas l'habitude, c'était d'entendre quelqu'un s'excuser auprès d'elle. Encore moins Darren auprès de qui que ce soit. Elle n'était pas du genre à se plaindre d'un mauvais traitement, et ainsi, la plupart des gens oubliaient que la jolie poupée pouvait aussi parfois souffrir de ce qu'on lui faisait. Il y avait de nombreux inconvénients à être trop gentille et introvertie, cependant, elle pouvait devenir comme sa soeur, jamais elle n'exercerait cette force de fascination sur qui que ce soit. Elle ne pouvait que savourer ces quelques instants, comme celui-ci, où elle était le centre d'attention d'une personne qui lui était chère, aussi brève l'intention soit-elle.

« Mais sais-tu que tout fuir ne t'avancera à rien ? Je t'ai simplement posé une question. »

Elle aquiesca doucement, fixant de nouveau le sol pour éviter de rougir, comme une enfant qui se ferait sermonner par ses parents pour une bêtise qu'elle aurait fait. Pour l'instant, elle ne pouvait que conserver le silence en attendant que son coeur et sa respiration se calme et qu'elle puisse surmonter sa timidité afin de parler quelque peu.

« Laisse-moi te raccompagner. On ne sait jamais, au cas où ton bourreau déciderait de provoquer un nouveau duel ! »

Doucement, ils se mirent alors en route, côte à côte, avançant vers la grande tour des Capulets, ou toute la famille vivait à des étages différents. Rose accelerait de temps en temps ses pas, pour ne pas se faire distancer par les plus longues jambes de son cousin, et, au bout d'un moment, avant qu'il ne soit trop tard pour dire la moindre chose, la jeune femme déclara doucement.

« Je ne comprends pas pourquoi tu as besoin de savoir. »

La pensée avait tellement tourné et retourné dans sa tête, que la phrase était sortie sans heurt de sa bouche, sans hésitation ou begayement, et la surprise de la jeune femme, en vint même à reteinter ses joues d'un hâle rose.

« Je veux... Je veux dire maintenant. En ce moment. C'est... C'est arrivé il y a des-des mois. Et tu semblais plutôt t'en... amuser. »

La jeune femme savait qu'elle répondait à une question par une autre question, mais la vérité était un peu trop importante pour elle, pour ne faire l'objet que d'une phrase ou deux, sur le chemin de la maison, à une personne qui ne s'intéressait à elle qu'une fois tous les 19 ans. Elle préférait retourner la question, voyant bien que son silence irritait son cousin - et toute autre personne d'ailleurs-. En effet, elle ne comprenait pas pourquoi le jeune homme attachait en ce moment même de l'attention à un fait divers de la famille datant d'il y a quelques mois, et dont il avait semblé se fiche à l'époque.

« Et.... Pourquoi tu-tu es là ? »

Notant au regard étonné de son cousin que sa question était surement mal formulée, Rose se reprit en rougissant de nouveau.

« A me raccompagner. Chez moi. Tu... ne fais pas ça. Tu... Enfin, Darren. Pourquoi ? Tu m'as ignoré pendant des années, pourquoi m'embarrasser maintenant ? Tu ne t'in-intéresse pas à moi d'ordi... »

Au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, la vérité, que la naïve Rose n'avait pas entrevu jusque là, la frappa brusquement. Une nouvelle fois, les mots qui sortaient de sa bouche étaient une clé pour une vérité que ses pensées ne pouvaient parfois pas atteindre. Elle réalisa à l'instant ce qui se passait en ce moment, et se renfrogna. Elle croisa ses bras sur sa frêle poitrine, et augmenta sa cadence, dans l'espoir vain de distancer son bourreau.

« Si CJ t'envoie, ce n'est qu'une mau-mauvaise blague. Je-je préfèrerais que tu me laisses. »
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Darren Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptySam 18 Sep 2010 - 17:39

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose 2wgdwly
Do you think I'm special ? Do you think I'm nice ?
Am I bright enough to shine in your spaces ?
    C'était une situation des plus inédites. Darren n'avait pas pour habitude d'insister auprès de sa cousine ; ils étaient si foncièrement différents qu'il ne lui était jamais venu à l'idée qu'ils puissent se tenir mutuellement compagnie, ni même qu'ils aient la capacité d'entretenir une conversation de plus de trois mots. Pourtant, la preuve du contraire était bien là, se déroulait devant ses yeux ; elle avait beau cherché à se soustraire de la présence de son cousin, ce dernier ne semblait pas décidé à la laisser seule, ne cessait de relancer la discussion en cours, tandis qu'elle essayait vainement de s'en échapper. Certes, il ne s'agissait nullement d'une réelle conversation puisqu'il était le seul véritablement impliqué, Rose n'ouvrant la bouche que pour confirmer ses propres paroles ou pour lui faire comprendre qu'il n'était pas forcé de rester. En temps normal, il n'aurait pas refusé l'échappatoire, aurait salué sa cousine, et aurait pris le chemin de son propre appartement. Pourtant, en cet instant, il ne demandait rien de plus que d'avoir la permission de la raccompagner. Premièrement, il jugeait que la jeune femme avait vécu suffisamment d'humiliations pour la journée, et qu'il n'était pas question de prendre le risque que cet abruti de James vienne l'importuner une nouvelle fois. Et, finalement, il n'avait particulièrement envie de la laisser seule après cet épisode ; elle ne le montrait pas - du moins ne paraissait-elle pas plus discrète et effacée que d'ordinaire - mais il était certain qu'elle avait été quelque peu ébranlée. Le passage que James avait lu devant tout le monde concernait la mère de ses cousines, et le souvenir de sa mort ne devait pas disparaître sans laisser de trace, il en était bien conscient.

    Il ne pouvait d'ailleurs pas s'empêcher de noter l'ironie de la situation au passage. Il avait ses deux parents, s'en éloignaient car il les considérait beaucoup trop différents. Sa mère était devenue une hippie, désintéressée du sort familial et qui préférait celui de la planète. Son père, lui, sortait avec une femme beaucoup plus jeune et était donc bien trop distrait pour s'occuper de l'entreprise familiale - ce que Darren désapprouvait hautement. Ainsi, pareille attitude ne lui permettait pas de se rendre compte de la chance qui lui souriait encore ; il avait beau s'en plaindre et se désoler de la personnalité de ses parents, il pouvait au moins se vanter de les avoir encore tous les deux à ses côtés, ce qui était loin d'être le cas de tout le monde. Jetant un bref coup d'œil à Rosaline, il se demanda rapidement ce qu'elle avait bien pu ressentir à la mort de sa mère. Il avait bien compris que le deuil de Carlee Joann s'était fait à coups d'achat, qu'elle s'était jetée dans son rêve, et l'ambition de devenir styliste avait été plus forte que le chagrin. En ce qui concernait Rose, cependant, il n'avait aucune idée du deuil qu'elle avait vécu. Comment était-elle parvenue à accepter la tragédie ? Avait-elle redoublé d'efforts pour écrire tous ses souvenirs dans son livre noir ? Peut-être y gardait-elle précisément ces choses qu'elle ne voulait pas oublier dont elle avait parlé plusieurs minutes auparavant... Les souvenirs de sa mère disparue. Comment avait-elle fait ?

    « Je ne comprends pas pourquoi tu as besoin de savoir. »

    La voix douce, plus ferme cependant, sans bégaiement, le tira de ses pensées, et il vrilla sur elle un regard presque choqué, tant il fut surpris par la remarque. Durant quelques courtes secondes, il avait eu la crainte qu'elle ait lu dans ses pensées et qu'elle lui demandait pourquoi il voulait savoir comment la petite fille qu'elle était avait pu surmonter la perte de sa mère. Heureusement, il s'était rapidement repris, s'était souvenu de la conversation qu'ils avaient.

    « Je veux... Je veux dire maintenant. En ce moment. C'est... C'est arrivé il y a des-des mois. Et tu semblais plutôt t'en... amuser. » se justifia-t-elle en accélérant encore la cadence.

    Depuis qu'ils avaient entrepris de rentrer ensemble, Darren avait noté que la jeune femme s'amusait à faire de rapides pas, comme si elle voulait lui faire comprendre qu'elle n'avait pas besoin de lui, ou qu'elle ne voulait pas qu'il soit là avec elle. Sciemment, il l'avait suivie sans faire une seule remarque, comprenant qu'elle était certainement fatiguée d'être maternée sous prétexte qu'elle était plus jeune et moins sociable que sa sœur. Une nouvelle fois, il la suivit de près, accélérant lui-même sa démarche, un peu moins souple. Les interrogations de Rosaline étaient tout à fait légitimes, mais il en fut déstabilisé. Elle avait touché un bon point, il ne savait lui-même pas pourquoi il ne réagissait qu'à présent alors que toute cette histoire s'était déroulée plusieurs mois auparavant. De surcroît, et elle avait raison à nouveau, il s'en était amusé, regrettait son comportement désormais, cependant. Il allait ouvrir la bouche, afin de justifier ses excuses et l'attitude puérile qu'il avait adoptée, mais elle ne le lui en laissa pas le temps.

    « Et.... Pourquoi tu-tu es là ? »

    La question le désarçonna, et il ne fut pas certain de la comprendre. Il lui jeta un coup d'oeil étonné, cherchant à obtenir plus d'informations afin qu'il puisse y répondre, s'immobilisa sur le trottoir, tandis qu'elle l'imitait.

    « A me raccompagner. Chez moi. Tu... ne fais pas ça. Tu... Enfin, Darren. Pourquoi ? Tu m'as ignoré pendant des années, pourquoi m'embarrasser maintenant ? Tu ne t'in-intéresse pas à moi d'ordi... »

    Au fur et à mesure qu'elle parlait, elle semblait en proie à certains doutes qui échappait à son cousin, comme si elle prenait finalement conscience d'une vérité. Encore une fois, ses iris se posèrent sur elle en un regard scrutateurs, comme s'il avait la capacité de comprendre la situation en la fixant avec intensité. Quelque chose lui échappait, il l'avait saisi, mais il ne parvenait pas à savoir de quoi il s'agissait. Soudain, signe de très mauvais augure, elle croisa les bras sur sa poitrine et se remit en marche avec une obstination qui lui paraissait étrangère, mais qui lui allait bien finalement. Darren, quant à lui, mit quelques secondes à la poursuivre, trop occupé à tenter de deviner les pensées mystérieuses de la jeune femme.

    « Si CJ t'envoie, ce n'est qu'une mau-mauvaise blague. Je-je préfèrerais que tu me laisses. » asséna-t-elle soudainement, tandis qu'il couvrait la distance et apparaissait à sa hauteur.

    Oh. C'était donc cela ? Il fronça les sourcils, hautement vexé qu'elle pût le penser capable d'une telle chose. Lui et CJ n'avaient jamais été réellement tendres avec elle, ceci était une évidence, mais jamais sa sœur ne serait capable d'une telle mauvaise plaisanterie, il en était certain. En ce qui le concernait, il ne s'imaginait pas non plus capable d'une chose de la sorte, mais il avait bien mérité le mépris et la méfiance de sa cousine, vu l'attitude qu'il avait toujours eu à son égard. Elle avait raison lorsqu'elle disait qu'il n'agissait pas ainsi avec elle d'ordinaire. Par ailleurs, il n'avait jamais agi ainsi pour personne, si ce n'était pour sa petite sœur Temperance. Il était distant par nature, il était froid parce qu'il le désirait, et hautain parfois parce que les gens qui l'entouraient ne comprenaient pas ses motivations ; avec Rosaline, tous ces côtés s'accentuaient. Il ne restait jamais en sa présence, la trouvait trop risquée pour sa carapace. Sa cousine était d'une telle douceur, d'une patience si infinie qu'il avait du mal à garder ses distances, et cela était bien trop dangereux pour lui. Ainsi, il préférait CJ et ses préoccupations trop superficielles pour qu'elle ne s'attarde sur la profondeur des gens - du moins sur la sienne. La plus âgée des sœurs était d'une compagnie plus sûre, et c'était certainement pour cette raison qu'il ne l'avait jamais évitée. Quittant ses pensées, Darren décida de mettre fin au supplice qu'il faisait vivre à Rose, aux idées folles qu'elle se faisait parce qu'il ne répondait pas à ses questions, attrapa à nouveau son poignet pour arrêter la démarche rapide qu'elle avait adoptée.

    « CJ a autre chose à faire que de me demander de te faire une mauvaise blague. » commença-t-il avec sa voix grave, aux intonations plus douces qu'il contrôlait à présent. Inutile de la maltraiter davatange. « Elle ne sait probablement même pas que je suis là, à te raccompagner. »

    Il haussa simplement les épaules, conscient qu'elle en attendait probablement plus.

    « Je le fais parce que j'en ai envie, pas parce qu'une personne mal intentionnée me l'a demandé. Tu as raison, nous n'avons jamais passés de temps ensemble, mais je ne pensais pas qu'il était trop tard. » ajouta-t-il avec prudence. « Est-il trop tard, Rose ? »

    Si elle venait à lui demander pourquoi il désirait tout soudainement rattraper le temps perdu, il en mourrait de honte. Il ne le savait lui-même pas, ne comprenait pas ce qui le poussait à la pousser dans ses derniers retranchements, à provoquer la jeune femme discrète et mystérieuse. Il n'avait conscience que de la facilité avec laquelle il prononçait son surnom.
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Rosaline Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptySam 18 Sep 2010 - 23:58

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose 2h3zx3r

« CJ a autre chose à faire que de me demander de te faire une mauvaise blague. »

Ce ne fut pas seulement de la gêne que ressentit Rose aux mots de son cousin, mais une véritable honte, tenace et persistante. Comment avait-elle pu imaginer cela ? D'un côté imaginer que sa soeur, si différente d'elle soit-elle, puisse concevoir une si mauvaise blague, et de l'autre, penser qu'elle avait tant d'importance à ses yeux - ou à ceux de Darren - pour être l'objet ne serait-ce que d'une pensée aussi basse soit-elle de leur part. Non, décidément, aujourd'hui, elle avait finit par se donner trop d'importance, son petit égo gonflé par l'entêtement que montrait Darren à son égard. Ces paroles, dont le ton était si doux, étaient comme une claque dans la figure, avec comme paroles pour accompagner : Réveille toi ma grande, tu n'es rien pour eux. Cesse d'y croire.

« Elle ne sait probablement même pas que je suis là, à te raccompagner. »

En effet, sa soeur devait se trouver sur une énième plage, ou dans une énième agence de mode, à recruter des mannequins qui lui ressemblent afin d'organiser un énième défilé de mode. Rose pouvait parier que sa soeur ne se trouvait pas en ce moment, dans la résidence des Capulet, à prendre soin de son père en attendant le dîner. Ce n'était pas le genre de CJ de porter une telle attention à sa famille, y compris à sa petite soeur, dont elle devait oublier l'existence, un mois sur deux. Et surtout pas avoir le temps d'élaborer un plan à son encontre dans le but simpliste et vain de se moquer encore. Si cela avait été dans le caractère de Rose, elle se serait énervée pour évacuer la honte. Aurait préféré lancer une pique blessante à Darren pour qu'il cesse de l'importuner. Peut être CJ aurait-elle réagit ainsi, mais CJ n'aurait jamais eu à avoir honte de quoi que ce soit.

« Je le fais parce que j'en ai envie, pas parce qu'une personne mal intentionnée me l'a demandé. Tu as raison, nous n'avons jamais passés de temps ensemble, mais je ne pensais pas qu'il était trop tard. »

L'espace d'un instant, elle cru réellement à une blague de Darren, avant d'oser, pour une fois, relever son regard vers le visage de son cousin et y scruter ses yeux. Comme souvent, elle s'y perdit. Ses pensées se mirent à déraper alors que son esprit s'extasiait de la couleur des prunelles de Darren, de sa mâchoire carrée qui traduisait toute la détermination, l'élégance et la maturité du personnage, de ses lèvres, qui ne souriaient jamais et qui pourtant, lui semblaient terriblement douces. L'expression de son visage alors, ne traduisait pas de la moindre cruauté ou envie de rire, ses paroles étaient juste sincères et toute la colère sourde que pouvait contenir le petit coeur de Rosaline, et toute sa gêne disparurent, balayée par une rafle de tendresse. Elle serra ses petites mains autour de son sac afin d'empêcher ses sentiments de déborder et de lui faire faire un acte stupide et irréfléchi comme se rapprocher brutalement de lui afin que leurs corps entrent en contact et qu'elle puisse ressentir sa passion pour lui de manière encore plus intense.

« Est-il trop tard, Rose ? »

La question de son cousin la ramena dans la réalité. Elle rassembla ses pensées afin de se souvenir de la question posée et de pouvoir y répondre sans se rendre complétement ridicule.

« Non. Je-je ne pensais juste pas que c'était dans tes-tes projets. »

Ils avaient avancé à un rythme soutenu, et dans quelques minutes, ils arriveraient devant la tour des Capulets. Bien sur, ils n'occupaient pas le même étage, mais la jeune femme savait très bien que leurs chemins se sépareraient à cet instant précis. Il n'allait tout de même pas la suivre chez elle...

La jeune femme était un peu plus détendue désormais. La présence de Darren était certes toujours des plus troublantes et provoquait quelques arrêts à son coeur, mais maintenant qu'elle avait écarté la possibilité qu'il était avec elle pour se moquer, elle pouvait se détendre légèrement. Cependant, bien vite, elle se rendit compte que 19 années de silence créaient aussi de nombreux vides dans la conversation. N'étant pas de nature bavarde ou très curieuse avec tout le monde, Rose ne savait quoi dire ou comment réagir avec ce quasi-inconnu.

« Co-comment vont tes parents ? »
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Darren Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptyDim 19 Sep 2010 - 20:52

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose 2lusvh4
All the right friends in all the wrong places
So yeah, we're going down.
    La question - purement rhétorique aux yeux de Darren qui considérait qu'il n'était jamais trop tard - semblait avoir fortement ébranlé la personnalité discrète, douce et trop retirée de la jeune Rosalie. Elle ne s'était pas immobilisée au bord du trottoir sur lequel ils avançaient côte à côte, elle semblait pourtant méditer ses pensées avec une attention particulièrement soutenue, comme si elle pesait leurs conséquences, comme si elle craignait que la réponse ne vexe l'orgueil de son cousin. Ce dernier fut d'ailleurs très surpris de constater qu'aucune teinte rosée ne venait colorer les pomettes de la jeune femme ; elle semblait sereine, pour ainsi dire, presque à l'aise à présent qu'il lui avait assuré qu'il était à ses côtés par envie, et non pas afin de lui jouer une plaisanterie de mauvais goût. Certes, il avait compris ses doutes, ses craintes concernant sa sincérité, n'avait pourtant pu s'empêcher de ressentir une pointe de déception à l'idée qu'elle pût le penser si calculateur. Il l'était assurément, mais plutôt lorsqu'il s'agissait d'affaires, de l'entreprise familiale ou de ses études. Son ambition le poussait à songer aux différentes possibilités, à réfléchir deux fois plutôt qu'une avant de prendre la décision qui lui semble la bonne ; il était du genre prudent. Néanmoins, le jeune homme de réputation très froid et distant était capable de compassion, et même d'empathie. Lorsqu'il le voulait bien, évidemment...

    Ainsi, le fait que Rosalie ait pu imaginer qu'il pût être à l'origine d'un stratagème particuliètement insensible l'avait quelque peu touché. Donnait-il l'allure d'une personne si dépourvue de sentiment que même ses proches craignaient qu'il ne prépare un mauvais coup dès qu'il se rapprochait d'eux ? C'en était navrant.

    « Non. Je-je ne pensais juste pas que c'était dans tes-tes projets. »

    Rien n'était plus légitime. C'était certainement ce que toute sa famille s'était imaginée depuis qu'il avait émis le souhait de reprendre l'entreprise Capulet. Seule Temperence restait à ses côtés. Certes, il côtoyait souvent CJ, mais cela ne concernait presque qu'essentiellement les affaires, car il avait quelques idées aux vues des projets de stylisme de sa cousine et souhaitait l'aider en s'y impliquant comme il s'était impliqué dans toutes les affaires qui l'entouraient. Il avait été jusqu'à mettre de la distance entre lui et ses propres parents, n'adressait la parole à son père que lors des rares fois où il acceptait de le rencontrer ; cela signifiait lorsque le père Capulet abandonnait sa nouvelle compagne, une relation que Darren désapprouvait fortement. Sa mère n'était pas plus présente à ses côtés, il lui en voulait tout simplment parce qu'elle avait pris ses distances avec tout ce qui concernait les Capulet. De près ou de loin. Elle s'était isolée, avait refait sa vie, et Darren ne semblait pas inclus dans l'équation - du moins sa vision de la vie ne l'était pas du tout, sa mère préférant une existence plus paisible, moins calculée.

    Le fait que Rosalie se sente si instamment exclue, repoussée, n'était alors guère étonnant. Darren avait la fâcheuse tendance à rejeter tout ce qui était trop risqué pour sa petite vie bien rangée, et il considérait sa cousine comme une menace. Si elle en avait conscience, elle lui rirait probablement au nez, mais s'il avait compris une chose la concernant après toutes ces années, c'était qu'elle avait une vision bien arrêtée - et bien fausse - d'elle-même. Elle ne percevait que ce qu'on avait bien envie de lui renvoyer ; une image fade et déformée de la réalité. Darren, quant à lui, l'avait toujours trouvée bien trop calme, devinait qu'elle cachait un intérieur plus passionné. Cette pensée le rendait d'autant plus curieux, le poussait à l'interroger, et il appréciait cette sensation ennivrante de l'inconnu qu'il voulait découvrir. Pourtant, il s'empêchait d'aller trop loin. Encore une fois, il avait conscience de pouvoir se perdre dans ces méandres inédits.

    « Co-comment vont tes parents ? » reprit soudainement Rose, comme mal à l'aise face au silence qui s'était imposé entre eux.

    En réponse, Darren lui jeta un regard curieux, tenta vainement de retenir le sourire taquin qui naissait sur ses lèvres.

    « Mes parents, hein ? »

    La situation était comique ; ils avaient si peu de choses à échanger qu'ils en étaient venus à se parler de leurs parents. A nouveau, Darren se remémora l'épreuve que Rose avait dû surmonter avec la perte de sa mère et décida qu'il était préférable de la ménager avec ses propres histoires de famille qui semblaient ridicules face à celles de ses cousines. Certes, on ne devait mesurer la souffrance, mais il était bien conscient que Rosaline trouverait le fait qu'il se plaigne de ses parents - tandis qu'elle n'avait plus sa mère - fortement égoïste. Ainsi, il se contenta d'hausser les épaules, continuant d'avancer à un bon pas à ses côtés, ne la lâcha pas du regard jusqu'à ce que la réponse ne fuse.

    « Ils vont bien, je suppose. » commença-t-il évasif, vrillant soudainement le sol qu'il foulait de sa démarche souple. « Occupés. Ma mère est préoccupée par le sort de la planète, probablement perdue au milieu d'une forêt en train d'exécuter une énième figure de yoga. Mon père, comme tu le sais, voit une femme plus jeune que lui et, comme d'ordinaire, ne s'intéresse pas aux conséquences de ses actes. » résuma-t-il avec un sourire faussement réjoui. « Nous avons, tous trois, des centres d'intérêts très différents. Je ne les vois guère souvent. »

    Euphémisme. Ils ne se voyaient jamais, et Darren ne s'en portait que mieux, ne put, néanmoins, s'empêcher de lâcher un soupir qu'il voulait discret. Désireux de changer de sujet, il posa sur elle un regard inquisiteurs, ses iris pareils à un scanner de la plus haute technologie.

    « Et toi, comment vas-tu ? » hasarda-t-il en croisant les bras. « Tu te remets de l'épisode de tout à l'heure ? »
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Rosaline Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptyLun 20 Sep 2010 - 20:59

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« Mes parents, hein ? »

Apparemment la remarque semblait l'amuser. Rose pouvait comprendre qu'en venir à parler de la famille était un peu facile, mais il se taisait et n'ammenait pas de nouveaux sujets alors elle ne voyait réellement plus que cette solution désormais. Et puis, cela faisait un moment qu'elle n'avait pas eu de nouvelles des parents de Darren, ce n'était pas de la curiosité feinte. Elle s'était toujours mieux entendue avec sa mère qu'avec n'importe quel autre membre de la famille. Rose aimait sa personnalité à rebours, qui lui rapellait la sienne. Rose observa son cousin hausser les épaules à la mention de sa famille, et accélerer le pas, pour se maintenir à son rythme.

« Ils vont bien, je suppose. »

La jeune femme acquiesca, sachant très bien qu'il n'allait pas s'arrêter à cette simple réponse vu le " je suppose " qui sous entendait qu'il n'était sur de rien concernant ses parents. Elle avait entendu son père dire à Tybalt qu'ils n'avaient pas de très bon rapports de ce côté de la famille, et il était vrai que Rose avait rarement vu Darren accompagné de quelqu'un d'autre que sa soeur.

« Occupés. Ma mère est préoccupée par le sort de la planète, probablement perdue au milieu d'une forêt en train d'exécuter une énième figure de yoga. Mon père, comme tu le sais, voit une femme plus jeune que lui et, comme d'ordinaire, ne s'intéresse pas aux conséquences de ses actes. »

Oui, Rose savait tout cela. Elle savait que la mère du jeune homme avait élaboré de grands projets depuis son divorce, et qu'elle avait tiré un trait sur l'empire Capulet. Rose ne l'en blamait pas, cette famille, elle le savait très bien, pouvait être très etouffante. Et puis elle avait toujours apprécié sa tante et ne souhaitait que le meilleur pour elle, avec ou sans les Capulet. Quand au père de Darren, elle n'avait jamais été très proche de lui. Peut être parce que comme beaucoup, il n'avait d'yeux que pour la belle et talentueuse CJ, et à part l'éternelle question "Comment vont les amours ?" à Noël ou aux fêtes, qui faisait rougir Rose, il ne lui parlait pas beaucoup.

« Nous avons, tous trois, des centres d'intérêts très différents. Je ne les vois guère souvent. »

La jeune femme aquiesca, pendant que la pensée qu'elle donnerait n'importe quoi pour pouvoir dire ça de sa mère la traversa. Cela lui paraissait tout de même étrange comme vision des choses, d'être si éloignée de ses parents, alors qu'elle était si fusionelle avec son père.

« Et toi, comment vas-tu ? »

Encore une fois, Rose haussa un sourcil. Elle n'était guère habituée à ce qu'on lui demande ce qu'elle ressentait. Plutôt à écouter tranquillement les histoires des autres, à noter les détails pour les retranscrir ensuite sur les pages vierges de son journal. Se mettre à parler, se confier, elle le faisait rarement, et souvent qu'en la présence de Juliet. La vérité est qu'elle ignorait plutôt comment on parlait à des inconnus, ce qu'on pouvait et ne pouvait dire. De quoi on avait le droit de parler et quelles étaient les convenances.

« Tu te remets de l'épisode de tout à l'heure ? »

Elle fixa ses prunelles dans les siennes, curieuse de savoir de quoi il parlait. Et puis, les souvenirs remontèrent à la surface et la jeune femme se souvint de l'épisode du journal. Elle l'avait effacée, déboussolée par l'arrivée de Darren et toutes les émotions autrement plus fortes qu'il avait sucité chez elle.

« Oh. Oh oui. Ne t'inquiètes pas. Ce-ce n'est rien. Y a déjà eu... »

Rose retint le mot pire à la dernière minute, trouvant que sa phrase sonnait trop mélodramatique pour la discussion et voulant surtout éviter de passer pour une pauvre et frêle âme à protéger contre le monde entier.

« Ils voulaient juste s'amuser. Ce-ce n'était pas très intelligent. Oui. C'est parce que... »

La jeune femme hésita. Elle ne savait pas vraiment si ses mots, pouvaient réellement être dit à haute voix devant Darren, lui, le fervent supporter de la famille, qui allait donner sa vie à la compagnie, et en était fier plus que tout. Comment lui dire à lui, que son nom qu'ils partageaient, était parfois un poids trop lourd pour ses frêles épaules. Finalement, Rose murmura.

« Parce que je suis ... Une Capulet. Ils-ils ne sont pas... Ils... Montague peut être. Ils...»
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Darren Capulet
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MessageSujet: Re: And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose   And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose EmptyDim 3 Oct 2010 - 15:31

And I'll fight for You like I was your Soldier ♠ PV Rose Tumblr_l9cchf2Xgt1qb2xuuo1_500
It can't be possiblethan rain can fall
only when it's over our heads.
    Pour Darren, il n'était pas aisé de se substituer à Rosaline, de se mettre à la place d'une personne telle qu'elle et d'imaginer ce qu'il entreprendrait s'il vivait sa vie, s'il subissait les railleries dont elle était la victime depuis sa plus tendre enfance. Fut-elle légèrement plus bavarde et plus ouverte au monde extérieur, l'entreprise se serait révélée plus évidente mais puisqu'elle semblait bornée à n'être ce qu'elle avait toujours été - un parfait mystère - son jeune cousin était voué à l'échec cuisant. Lorsqu'il en venait à la personne de Rose, ce talent si particulier, cet esprit si précisément aiguisé, qui lui permettait de comprendre les personnalités les plus torturées, n'était plus que fumée. Pourtant, nul doute que ce don lui avait été utile dans le monde des affaires, ainsi que dans sa vie privée. Il avait toujours su de qui s'entourer, ne s'était jamais trompé ; et les seuls amis - très peu nombreux - qu'il acceptait dans son entourage avait été soigneusement décryptés. Ainsi, entièrement impuissant face à une Rosaline bien trop secrète, deux sentiments bien opposés, mais complémentaires, l'envahissaient. Tout d'abord, il était frustré. De Rose émanaient des émotions qui le déstabilisaient et le fait de ne pouvoir les nommer le rendait plus enclin encore à une certaine nervosité. Le second - et dernier - sentiment était la curiosité. Cette curiosité qui le forçait à raccompagner sa cousine, alors qu'ils ne s'étaient jamais adressé la parole aussi longuement.

    D'ailleurs, il devait admettre qu'il en avait appris plus sur elle en quelques minutes aujourd'hui qu'en toutes ces années où ils s'étaient à peine côtoyés. Certes, Darren avait bien conscience que s'ils n'avaient jamais eu grand-contact, c'était en partie de sa faute, ainsi que de son comportement puéril d'il y avait quelques mois. Et puis, s'il devait être tout à fait franc, il avouerait que Rosaline le mettait dans un état qu'il ne connaissait pas bien, et qui lui état tout à fait inédit. Elle semblait si gracile, si fragile, qu'il craignait qu'un simple mot ne la brise. Dans ces conditions, comment lui était-il possible de relâcher la pression en sa présence ? Comme d'ordinaire, il était sur ses gardes. Sa cousine n'était nullement une exception. Pis, il lui semblait que la prudence dont il faisait preuve était plus grande encore. Ainsi, lorsqu'elle accueillit sa question avec un haussement de sourcil - signe évident de la surprise qu'elle ressentait, certainement peu accoutumée à ce que lui demande comment elle se sentait - il ne sourcilla pas, son visage demeura parfaitement impassible tandis qu'il continuait d'avancer de son pas énergique.

    « Oh. Oh oui. Ne t'inquiètes pas. Ce-ce n'est rien. Y a déjà eu... » s'interrompit-elle, la voix comme étouffée par les remords d'en dire trop.

    Au tour du jeune héritier Capulet de prendre un air surpris. Néanmoins, ses yeux reflétaient la curiosité qui avait sournoisement pris possession de son esprit. Il y avait déjà eu des évènements comme ceux-ci. A vrai dire, il aurait dû s'en douter. En y réfléchissant, cela ne l'étonnait guère, par ailleurs. Rosaline était si peu sûre d'elle-même qu'elle semblait s'offrir volontairement en pâture aux racontars et aux moqueries. S'ils avaient été plus proches, et s'il avait réellement eu le courage de la faire, peut-être lui aurait-il conseillé de se montrer un peu plus ferme, un peu plus sûre d'elle, peut-être lui aurait-il même assuré qu'elle avait toutes les raisons d'être fière d'elle. Au lieu de cela, il garda le silence en lui laissant l'occasion de s'expliquer davantage.

    « Ils voulaient juste s'amuser. Ce-ce n'était pas très intelligent. Oui. C'est parce que... » commença-t-elle tandis qu'elle semblait chercher les paroles les plus appropriées pour expliquer sa pensée. « Parce que je suis ... Une Capulet. Ils-ils ne sont pas... Ils... Montague peut être. Ils..

    Pourquoi sentait-il poindre une nuance de reproche dans la voix de la jeune femme ? D'ordinaire fluette, aussi douce que le chant d'un oiseau en une matinée de printemps, à présent un peu plus ponctuée, comme si elle tentait de retenir la rancœur qui l'emplissait. En un certain sens, il comprenait ce qu'elle entendait pas là ; elle reprochait à son nom d'être le coupable de ce qui lui arrivait, très certainement. Elle n'avait probablement pas tort, bien qu'il trouvât cette idée bien simpliste. CJ et lui portaient le même nom, n'est-ce pas ? Et ils semblaient être bien moins dérangés par ce genre de problèmes. Selon lui, tout n'était que question de personnalité. Rosaline était faible - du moins était-ce l'image qu'elle donnait d'elle, car il avait des raisons de penser qu'elle était bien plus forte que sa soeur, en un sens - et ses bourreaux en profitaient.

    « Ils l'étaient peut-être, en effet. » admit-il avec un haussement d'épaules, tandis qu'il s'arrêtait car ils arrivaient devant l'immeuble dans lesquels se trouvaient leurs appartements. « Cependant, je ne suis pas certain qu'ils soient la cause de tous tes maux, Rose.

    Sa voix ne reflétait aucun reproche. A vrai dire, ce n'était qu'un simple constat ; il n'avait aucun droit de lui faire la morale après le comportement qu'il avait adopté depuis plusieurs mois. Ne s'était-il pas lui-même caché derrière des faux prétextes afin d'ignorer sa cousine, de ne pas avoir à faire à la culpabilité qui le rongeait, afin de ne pas faire face aux actes inconsidérés qu'il avait commis ? Il aurait été bien hypocrite de sa part de lui reprocher une conduite qu'il adoptait tout aussi aisément.
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